Baccalauréat septembre 2005 MATHÉMATIQUES Série ES

sujet : Antilles-Guyane

Corrigé de l'exercice 2 : candidats ayant suivi l'enseignement de spécialité

Sur un marché où seul un produit A était présent, un nouveau produit B est mis en vente à partir de l'année 2003. Une enquête a montré que :

  • la probabilité qu'un client de A, une année donnée, reste fidèle à A l'année suivante est 0,67 ;
  • la probabilité qu'un client de B, une année donnée, choisisse A l'année suivante est 0,27.

On suppose que la clientèle totale pour les deux produits ne change pas. On prend un client au hasard l'année (2002 + n).

Notations :

  • On appelle A l'état « acheter le produit A » ;
  • On appelle B l'état « acheter le produit B » ;
  • On note an la probabilité que ce client achète A pendant l'année (2002 + n).
  • On note bn la probabilité que ce client achète B pendant l'année (2002 + n).

On a donc a0=1 et b0=0.

  1. Traduire les données de l'énoncé par un graphe probabiliste de sommets A et B.

    Il s'agit de représenter à l'aide d'un graphe, l'évolution au cours du temps d'un système pouvant être dans l'état A ou l'état B .

    D'après l'énoncé, d'une année sur l'autre :

    • La probabilité qu'un client de A, une année donnée, reste fidèle à A l'année suivante est 0,67.

      - la probabilité de rester dans l'état A est pA (A)=0,67;
      - La probabilité de passer de l'état A à l'état B est donc pA (B)= 1- 0,67=0,33 .

    • La probabilité qu'un client de B, une année donnée, choisisse A l'année suivante est 0,27.

      - La probabilité de passer de l'état B à l'état A est pB (A)= 0,27 ;
      - la probabilité de rester dans l'état B est donc pB (B)=1- 0,27= 0,73.

    Le graphe probabiliste d'ordre 2 se présente de la manière suivante :

    Graphe probabiliste : L'illustration svg n'est pas visible par votre navigateur.

    La matrice M de ce graphe probabiliste, en considérant les sommets du graphe dans l'ordre A puis B, est donc M=(0,670,330,270,73).

  2. On appelle Pn=(anbn) la matrice décrivant l'état probabiliste de la clientèle l'année (2002 + n).

    1. Donner la relation matricielle liant l'état P1 à l'état P0. Calculer P1 et traduire ce résultat par une phrase.

      La matrice ligne décrivant l'état probabiliste P1 est P1=P0×M (Voir la propriété) M est la matrice de transition d'un graphe probabiliste, Pn est la matrice ligne décrivant l'état probabiliste à l'étape n alors, l'état probabiliste à l'étape n+1 s'obtient par Pn+1=PnM.

      Soit :P1=(10)×(0,670,330,270,73) =(1×0,67+0×0,271×0,33+0×0,73) =(0,670,33)

      P1=(0,670,33) . En 2003 la probabilité qu'un client ait acheté le produit A est 0,67 et la probabilité qu'un client ait acheté le produit B est 0,33. Autrement dit, en 2003 les parts de marché étaient de 67% pour le produit A et 33% pour le produit B.


    2. Calculer et traduire de même l'état P2.

      La matrice ligne décrivant l'état probabiliste P2 est : P2=P1×M =(0,670,33)×(0,670,330,270,73) =(0,672+0,33×0,270,67×0,33+0,33×0,73) =(0,5380,462)

      P2=(0,5380,462) . En 2003 les parts de marché étaient de 53,8% pour le produit A et 46,2% pour le produit B.


      remarque :

      La matrice ligne décrivant l'état probabiliste P2 s'obtient également par la relation :Si M est la matrice de transition d'un graphe probabiliste à k sommets, si P0 est la matrice ligne décrivant l'état initial, et Pn l'état probabiliste à l'étape n alors, Pn=P0Mn. P2= P0 ×M2 =(10)×(0,670,330,270,73)2 =(10)×(0,5380,4620,3780,622) =(0,5380,462)

    1. Exprimer Pn+1 en fonction de Pn. En déduire que, pour tout entier n, on a : an+1=0,67an+0,27bn puis an+1=0,4an+0,27.

      La matrice ligne décrivant l'état probabiliste à l'étape n+1 est Pn+1=Pn×M. Soit : (an+1bn+1)=(anbn)×(0,670,330,270,73) =(0,67an+0,27bn0,33an+0,73bn)

      Ainsi, pour tout entier n, on a : an+1=0,67an+0,27bn.


      Comme pour tout entier n, an+bn=1, on en déduit que : an+1=0,67an+0,27×(1-an)an+1=0,4an+0,27

      Pour tout entier n, an+1=0,4an+0,27.


    2. On définit la suite (un) par un=an-0,45 pour tout entier n. Montrer que (un) est une suite géométrique dont on déterminera la raison et le premier terme.

      Montrons qu'il existe un réel q tel que : u n+1 =q un pour tout entier n. (Voir la définition d'une suite géométrique.) Dire qu'une suite (un)n est géométrique signifie qu'il existe un réel q, appelé raison, tel que, pour tout entier naturel n, un+1=q×un.

      Or un+1=an+1-0,45 =0,4an+0,27-0,45=0,4an-0,18=0,4(an-0,45)=0,4un

      Ainsi, pour tout entier naturel n, un+1=0,4un, donc la suite (un) est une suite géométrique. D'autre part, u0 = a0-0,45 = 1-0,45 =0,55

      La suite (un) est une suite géométrique de raison 0,4 et de premier terme u0=0,55


    3. Exprimer un puis an et bn en fonction de n.

      (un) est une suite géométrique de premier terme u0 = 0,55 et de raison q=0,4 alors d'après , la propriété des suites géométriques : Si (un)n est une suite géométrique de raison q, de premier terme u0 alors, pour tout entier n : un=u0×qn et, plus généralement, pour tout entier np : un=upun-p avec p.

      pour tout entier naturel n, u n =0,55× (0,4 ) n

      Or pour tout entier naturel n, un=an- 0,45 . Soit an=un+ 0,45

      Ainsi pour tout entier naturel n, an=0,55×0,4n+0,45.


      D'autre part, pour tout entier n, bn=1-an . D'où bn=1-(0,55×0,4n+0,45)=0,55-0,55×0,4n

      Ainsi pour tout entier naturel n, bn=0,55×(1-0,4n).


    1. Quelles sont les limites respectives a et b des suites (an) et (bn) ? Exprimer ces résultats en termes de répartition sur le marché des produits A et B.

      • 0<0,4<1 alors, limn+0,4n=0 d'où limn+0,55×0,4n+0,45=0,45 donc limn+an=0,45.

      • limn+0,4n=0 d'où limn+0,55×(1-0,4n)=0,55 donc limn+bn=0,55.

      Les suites (an) et (bn) convergent respectivement vers a=0,45 et b=0,55. À partir d'un certain nombre d'annèes, les parts de marché respectives pour les deux produits, seront 45% pour A et 55% pour B.


    2. On pose P=(ab). Vérifier que P=P×M. Que représente l'état P ? Dépend-il de l'état initial P0 ?

      (0,450,55)×(0,670,330,270,73)=(0,45×0,67+0,55×0,270,45×0,33+0,55×0,73) =(0,450,55)

      P=P×M donc P est l'état stable du sytème. D'après le théorème du cours, Considérons un graphe probabiliste d'ordre 2 dont la matrice de transition M ne comporte pas de 0. Alors :
      —  l'état Pn à l'étape n converge vers un état P indépendant de l'état initial P0 ;
      —  de plus, P est l'unique solution de l'équation X=X×MX=(xy) avec x+y= 1 .
      l'état stable P est indépendant de l'état initial P0.



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